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VGB: Formes causes conséquences et instruments de lutte en Côte d’Ivoire

La Côte d’Ivoire est l’un des pays d’Afrique de l’ouest le plus ancré dans la culture du viol au point où une victime de violence est amenée à être considérée comme la cause ayant engendrée cette violence. Malgré les quelques progrès obtenus grâce aux lois et aux organisations, elle n’en demeure pas moins une menace. Lors du Girl Talk Côte d’Ivoire en Avril 2022, nous avons discuté des différentes formes, causes, conséquences et instruments de lutte contre les Violences Basées sur le Genre.

DÉFINITION DES VIOLENCES BASÉES SUR LE GENRE

Bien avant de définir les violences basées sur le genre, nous allons définir ce qu’est le genre. Selon le document de Politique Nationale sur l’Égalité des Chances, l’Équité et le Genre, « le Genre fait référence aux chances, aux opportunités, aux droits et aux devoirs qu’on accorde à un individu (homme ou femme) au sein d’une société. Autrement dit, le Genre est ce qui différencie les hommes et les femmes dans leurs relations sociales ». Les violences basées sur le Genre sont donc, selon la Stratégie Nationale de Lutte contre les VBG : « Des violences perpétrées sur la base des stéréotypes. Elles concernent tout acte dirigé contre un homme ou une femme du fait des rapports sociaux inégalitaires régissant la communauté et défavorisant un groupe. La Violence Basée sur le Genre est un terme générique pour désigner tout acte nuisible/préjudiciable perpétré contre le gré d’autrui, et qui est basé sur des différences socialement prescrites entre hommes et femmes/filles et garçons ». En gros, ce sont des violences que l’on subit en raison de son genre. Ces violences sont généralement commises à l’égard des femmes (3262 cas en 2018). C’est en ce sens que La Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes définit la violence à l’égard des femmes en ces termes : « tous actes de violence dirigés contre des femmes en tant que telles et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée. » En d’autres termes, la violence à l’égard de nous femmes est engendrée par le fait d’être une femme. Ces violences existent sous de nombreuses formes.

LES FORMES DE VBG

Il existe plusieurs formes de violences que nous subissons. Ce sont entre autre:

  • Les violences physiques : C’est la forme de violence la plus visible. Elle prend en compte les coups, les blessures, les fractures, les bleus et bien encore.
  • Les violences psychologiques : Elle existe sous une forme verbale ou non-verbale. Ce sont le dénigrement, l’humiliation, les attaques verbales, les scènes de jalousie extrême, les menaces, le contrôle des activités, les tentatives d’isolement des proches et amis pouvant aller jusqu’à la séquestration etc.
  • Les violences sexuelles : prend en compte les relations sexuelles, complètes ou incomplètes, sans consentement et/ou sous la contrainte.
  • Les violences sociales : violences juridique, culturelle, spatiale ou autres.
  • Les violences économiques : la privation de biens essentiels, contrôle ou spoliation, même lorsque la femme a une activité rémunérée.

LES CAUSES ET CONSEQUENCES

L’on a tendance à attribuer ces violences aux actes posés par la victime en partant des vêtements qu’elle aurait eu à porter jusqu’à des réactions qu’elle aurait pu avoir. Mais il n’en est rien. La cause d’une VBG n’est rien d’autre que l’agresseur qui a décidé de faire fi des droits que possède la personne qu’il décide d’agresser.

Ces VBG ont de nombreuses conséquences non seulement sur la victime mais également sur la société. Pour celles sur la victime on peut citer : Les blessures, les handicaps, les MST/SIDA, les grosses non désirées, la dépression, la mort etc. Pour ce qui est des conséquences sur la société celle-ci connaitra un ralentissement dans son développement car une femme victime de VBG c’est une main d’œuvre en moins pour le développement de la société.

LES INSTRUMENTS DE LUTTE

Hormis les textes de lois permettant de lutter contre ces violences, il existe des organisations qui travaillent d’arrache pieds pour les éradiquer. Elles organisent des séances de discussion et d’information pour sensibiliser les populations quant aux méfaits de ces violences et ont tout un processus d’aide aux victimes. Par exemple la Ligue Ivoiriennes des Droits des Femmes qui est une organisation qui lutte pour les droits des femmes. Cette organisation a un numéro vert sur lequel elle est joignable 24h/24 et lorsqu’elles reçoivent un appel de victimes ou parent de victimes, elles les accompagnent dans les différentes démarches pour porter plainte mais aussi psychologiquement avec l’aide de spécialistes.

La lutte contre les violences basées sur le genre (VBG) est vitale pour la survie des femmes mais aussi pour le développement des sociétés. Les femmes ne sont pas en sécurité dans ce monde patriarcal où l’on la considère comme un être inférieur à qui on peut faire subir multiples sortes de violences. Et avec le programme Girl Talk Côte d’Ivoire nous organisons des conversations où nous énumérons les causes et conséquences de ces violences et où nous prenons conscience des instruments de lutte de sorte à être actrice dans cette lutte contre les VBG et cette résistance contre le patriarcat.
Nous croyons en un monde dépourvu de VBG où chaque femme pourra être totalement libre, nous croyons en un monde plus sûr.

Elsie Assa
Coordinatrice Girl Talk Côte d’Ivoire