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La fille burundaise et son autonomisation personnelle

« La fille burundaise et son autonomisation personnelle » était le thème du récent Girl talk Burundi. Ce dernier s’est déroulé sur zoom et était directement retransmis sur youtube, en date du 27 juin 2021. Les volontaires du choose yourself Burundi avaient comme facilitatrices Divine Nduwimana, artiste et Directrice de DivineNdu Arthouse et Espérance AMANI, féministe et Directrice marketing à DIHAN. Le but de cette conversation était d’échanger sur les normes limitant la fille burundaise à s’épanouir, d’apprendre à les déconstruire, à se redécouvrir et comment s’affirmer pour ainsi arriver à son autonomisation personnelle.

Les normes limitantes attribuées à la fille burundaise

Le premier constat au cours de ce talk fut de réaliser que les normes limitantes auxquelles la fille burundaise est confrontée ont été véhiculées par la culture burundaise. Depuis sa petite enfance, la fille burundaise est élevée en étant inculquée qu’une fille vertueuse doit rester à la maison, alors que le garçon lui peut sortir et faire ce qu’il veut. La fille est alors apprise à s’occuper de la maison, à cuisiner pour ses futurs mari et enfants comme les rôles les plus importants qu’elle va jouer dans sa vie une fois adulte. La société la considère en outre comme un être faible incapable d’accomplir certaines taches hormis ceux du ménage et que les places importantes dans la société sont réservées aux hommes. Suite à cette éducation, la fille va grandir en ayant une mentalité limitée et un manque de confiance en soi. Une fois adulte, elle est apprise de ne pas avoir beaucoup d’ambitions car elle ne doit pas atteindre un niveau de réussite élevé à celui de son mari sinon elle risque de ne pas en avoir. Toutes ces normes l’empêchent de s’épanouir personnellement. La fille burundaise se retrouve donc sans autre ambition personnelle que d’être une épouse et une mère qui va diminuer ses rêves pour ne pas effrayer d’éventuels prétendants.

Comment déconstruire les normes limitantes pour une redécouverte de soi

D’après les facilitatrices, la fille burundaise doit en premier lieu changer sa mentalité pour apprendre à se redécouvrir. Cela commence par des questions comme « qui suis-je », « que veux-je devenir » « quels sont mes rêves »  et ainsi trouver un moyen de les réaliser. Elles ont insisté sur le fait de se créer des opportunités, transcender la peur de se dévoiler aux gens et oser se vendre et que la fille burundaise doit garder en tête que ce que la société et la culture lui dit qu’elle est censée être n’est pas ce qu’elle doit devenir. Elles ont ajouté que nous avons été créés, les filles et les garçons, avec les mêmes capacités intellectuelles et que la fille burundaise peut faire de grandes études et occuper des places de haut niveau tout comme les hommes. Il a également été dit que fonder son foyer est une très bonne chose mais que la fille devrait apprendre à aspirer aussi à d’autres projets bénéfiques pour elle, sa famille et le pays. Les filles ont également été encouragées à poser des questions, voir comment les autres font et s’entraider mutuellement.

Comment s’affirmer face à l’indifférence de la société et ainsi conserver son autonomisation

De par les expériences des invitées, nous avons vu que la redécouverte de soi est un processus et non un accomplissement brusque et que toute affirmation commence par une affirmation à soi-même. Une fois découverte, elles ont donné comme conseil de faire face à la peur et de continuer à avancer malgré les défis. Il est primordial que les filles apprennent à se créer des opportunités, aillent frapper à des portes pour montrer ce dont elles sont capables. Cela permettra aux autres de voir leurs talents et pourront ainsi monter les échelons dans leurs domaines respectifs. 

Nos invitées nous ont dit qu’elles conservent leur épanouissement et autonomisation par le fait qu’elles vivent leur vie basée sur leurs décisions et choix personnels de vie et qu’elles ont encore des rêves et des objectifs à atteindre.

Parmi l’audience, une participante a salué l’initiative du Girl talk, nous a dit qu’elle est contente du changement des mentalités des filles burundaises qui commencent à prendre en main leur destinée et à déconstruire les normes limitantes.

Darlène Muvunyi

Coordinatrice du GT Burundi