Girl Talk Afrique francophone continue de grandir.À cet effet, nous avons eu une rencontre virtuelle avec des féministes du Mali. Réalisé en collaboration avec Womanager, une organisation féministe malienne, nous visions l’appréhension du féminisme au Mali.
Avec pour thème : le féminisme au Mali, cette conversation avait pour objectif principal, la compréhension du mouvement féministe au Mali. Comprendre la perception des organisatrices communautaires, féministes et autres actrices de changement maliennes.
Le féminisme pour nous.
Les activistes des droits des femmes maliennes à l’instar de beaucoup d’autres activistes des pays africains se revendiquent de plus en plus féministes.
Au quotidien, elles se tuent à la tâche pour combattre un système peu compatissant et oppressant pour les femmes. Les espaces Girl Talk ont pour vocation d’être des espaces d’apprentissage, mais aussi de valorisation des histoires de filles et femmes africaines afin de venir à bout du patriarcat. C’est donc normal qu’avant de poser nos valises au Mali nous ayons voulu échanger avec ces activistes pour apprendre d’elles, comprendre comment elles vivent leur féminisme et comment elles s’organisent et nourrissent le mouvement féministe au Mali.
À la suite des présentations d’usage, les participantes ont partagé avec nous leur vision du féminisme. Malgré les différents mots et expressions utilisés par chacune des participantes pour s’exprimer, il est resté comme dénominateur commun : le féminisme comme lutte sociale pour libérer les femmes.Nous pouvons aussi retenir de leurs propos que le féminisme est une lutte qui vise l’égalité en droit des femmes et des hommes, un mouvement de tolérance et d’acceptation ou encore un engagement.
Être une féministe au Mali.
À voir comment les féministes d’Afrique Francophone s’organisent en ligne et hors ligne, on en croirait presque qu’il est facile d’être une féministe en Afrique. Les participantes ont partagé avec nous ce que représente pour elles : être une féministe au Mali. Nul n’est sans ignorer que le Mali fait partie des pays du Sahel ou les coutumes et la religion régissent la vie en société.
Même si beaucoup de femmes peuvent se lever aujourd’hui et se réclamer féministe, ce n’est pas sans danger.En plus des stéréotypes, l’exclusion des cercles familiaux et de certains cercles sociaux, les menaces, le harcèlement en ligne, la violence, l’intimidation sont quelques-uns des autres maux qui peuvent être réservés à celles qui osent s’assumer féministes. La perception que l’on a des féministes dans la société malienne a un impact considérable sur leur travail en communauté.
Des participantes nous ont confiés que pour des raisons de sécurité et par crainte de représailles, les organisations ne peuvent pas s’enregistrer sur le papier comme organisations féministes.Nous avons donc une multitude d’organisations de droit de femmes dirigées par des féministes qui essaient tant bien que mal d’insuffler à leurs actions, projets et programmes des valeurs féministes.
La nécessité d’avoir des espaces féministes.
Pour vivre son féminisme, il faut en plus des actions en communauté, des lieux d’apprentissages. Dans un système où il n’est pas facile de vivre et de revendiquer ses droits sans être jeté sur le bûcher des jugements sociétaux, il est nécessaire de repenser à comment on s’organise pour lutter contre les systèmes qui nous oppressent sans craindre pour notre vie.
Même si les espaces Girl Talk ne garantissent pas une protection vis à vis de la société et des pesanteurs socioculturels, ils restent des lieux sûr où nous pouvons nous ouvrir, partager avec d’autres sœurs féministes nos expériences, vécus, nous soutenir tout en réfléchissant ensemble à comment on fait front efficacement contre le patriarcat. Il est plus qu’évident qu’il faut des espaces comme ça pour venir en renfort au mouvement féministe au Mali.
